Langkawi

C’est Anne Beauvillard qui, dans le quatrième webinaire sur la maturitĂ© coopĂ©rative, a glissĂ© cette phrase : « N’oublions pas qu’un point de vue, c’est une vue depuis un point ». Et un point, c’est PAS tout.

La vue depuis un point

Pourquoi ce sujet aujourd’hui ? Parce qu’il me semble ĂŞtre le fondement de nombreuses incomprĂ©hensions et la source de tout aussi nombreuses connaissances.

Microscope de Radiguet, modèle ancien en cuivre.
Microscope de Radiguet & fils opticiens, Paris

Prenons une conversation banale entre vous et une autre personne. Posons-nous la question : « dans cet Ă©change, suis-je lĂ  pour Ă©couter le point de vue de l’autre ou bien pour donner le mien ? Â». Quelle est cette force irrĂ©pressible qui me pousse jusqu’à interrompre l’autre en pensant que j’ai compris ce qu’il avait Ă  me dire, pour donner Ă  mon tour mon interprĂ©tation des choses ? Et j’aurais pu ici remplacer le verbe « donner Â» par « vouloir imposer Â». De plus, sans mĂŞme interrompre l’autre, mon propre esprit est dĂ©jĂ  en train d’évaluer ce qui est exprimĂ© pour apporter une rĂ©ponse. 

Qui a dĂ©jĂ  vĂ©cu cette situation ?

La fragilité de LA vérité

Une hypothèse que je propose : j’agis comme ça car je cherche Ă  consolider et Ă  me rassurer sur ce que je sais du monde. Car sans une confiance quasi aveugle dans ma connaissance du monde, comment m’orienter ? Mes dĂ©cisions et mon comportement, chaque jour, dĂ©pendent d’elle. D’ailleurs, comment l’actualiser, cette connaissance, sans m’apercevoir que ce je que considère comme vĂ©ritĂ© n’est qu’une vĂ©ritĂ© partielle et temporaire. Et que cette vĂ©ritĂ© partielle et temporaire est vouĂ©e ou bien Ă  se confirmer, ou bien Ă  s’évanouir, ou bien Ă  se modifier, sans jamais connaĂ®tre le repos. C’est-Ă -dire que chaque vĂ©ritĂ© tenue pour telle ne vaut que pour soi, dans des circonstances donnĂ©es, et jamais plus de la mĂŞme façon.

Mais le sujet de LA vérité n’est pas ce qui nous préoccupe ici. Revenons donc au point de vue.

Le point de vue illustrĂ© 

C’est en me promenant hier que j’ai trouvé de quoi illustrer cette histoire de points de vue et de vue depuis un point. J’espère que cela sera parlant pour vous tout comme cela m’a frappée en le trouvant.

Alors voici l’objet de la discussion : un bouquet de feuilles.

une feuille vue de dos

Pouvez-vous dĂ©crire LA couleur de la feuille devant vous ?

Étonnant, certains diront vert/ orangé, d’autres rouge, et d’autres pourpre. Ah mais oui, c’est parce que nous ne parlons pas de la même feuille.

Et pourtant si. 

La voici, cette feuille unique, tantĂ´t verte/orangĂ©e, tantĂ´t pourpre. En mĂŞme temps verte/orangĂ©e et pourpre, selon que l’on se place face ou dos au soleil. TantĂ´t pourpre veinĂ©e de vert si on regarde le dessous (le dessous depuis quel point de vue d’ailleurs ?). Alors parfois elle a une forme lancĂ©olĂ©e, une vue depuis la tranche si l’on veut.

Tout ça pour dire que ce n’est qu’une question de point de vue. Et qu’un point de vue n’est qu’une vue depuis un point.

Qu’est-ce que ça vous inspire?

Vous aimerez peut-ĂŞtre ceci.